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  • Ella

Bulletin n°7 : Pâques'un peu

Le principe des bulletins, c'est, chaque dimanche en fin d'après-midi, de vous proposer quelques mots à penser, à découvrir, à oser, à apprécier, à oublier, à apprendre, pour la semaine à venir. Nous composons les bulletins au gré de nos envies, de nos émotions, de nos connaissances. Vous y trouverez de petites choses que nous souhaitons partager.


Cher.e.s lecteurs.trices, j'espère qu'autour de vous les gens vont bien et que vous vous êtes réconcilié.e.s avec les recoins hostiles de votre appartement. Si vous avez un jardin ou une terrasse, j'espère que vous en profitez et que vous envoyez du soleil par la pensée à celles et ceux qui n'en ont pas. Devant nous, du temps, et pas qu'un peu, du temps à perte de vue. Alors comme chaque dimanche, voilà quelques idées pour l'employer différemment.




Une photo


c'est un été à 19h37 et c'est là que j'ai envie d'être



Une citation


" Leur appartement serait rarement en ordre mais son désordre même serait son plus grand charme. Ils s'en occuperaient à peine : ils y vivraient. Le confort aimant leur semblerait un fait acquis, une donnée initiale, un état de leur nature. Leur vigilance serait ailleurs : dans le livre qu'ils ouvriraient, dans le texte qu'ils écriraient, dans le disque qu'ils écouteraient, dans leur dialogue chaque jour renoué. Ils travailleraient longtemps. Puis ils dîneraient ou sortiraient dîner ; ils retrouveraient leurs amis ; ils se promèneraient ensemble. "


Les choses, Georges Perec




Des cachettes pour les oeufs


Demain c'est Lundi de Pâques. Que l'on soit croyant ou non, avouons-le, il s'agit d'une énième occasion de manger du chocolat, et je ne vois pas pourquoi on se priverait d'emprunter à la religion ce qui nous y semble opportun.

Cette fois-ci, Pâques sera intra-muros. Et c'est là que j'interviens : depuis quelques années je suis assignée au camouflage d'oeufs de toutes sortes dans l'appartement (parce que Pâques chez nous, c'est d'abord au jardin, et puis quand on rentre la cloche a aussi envoyé ses trésors à travers le toît de l'immeuble, et ils sont tombés pile poil à la maison).

Je vous propose donc quelques cachettes pour que vos frères, soeurs, enfants, colocs ou conjoint.e.s y passent un peu de temps (comme on en a en un peu trop en ce moment, on peut se permettre d'en utiliser beaucoup, mais je vous renvoie au bulletin d'Inès qui parle de cela mieux que moi)

- dans les plantes. pour les plus aguerri.e.s vous pouvez même les recouvrir d'un peu de terre

- aux toilettes. désespéré.e de ne pas trouver le dernier oeuf, le/la chasseur.se ira s'y reposer et s'il/elle ouvre l'oeil, tadaa !

- scotchés au plafond. si vos co-confiné.e.s sont un peu rêveurs.ses ils seront récompensé.e.s

- sur la bibliothèque. je recommande cet emplacement à celles et ceux dont les étagères sont couvertes de bibelots : les oeufs s'y camoufleront à merveille

- si n'aviez pas le coeur à rire le 1er avril, c'est l'occasion de se rattraper en scotchant discrètement un oeuf sur le dos des enquêteurs.trices et sur le vôtre, histoire de se tourner autour un petit moment



Deux chansons à la suite dans ma playlist

« Heart of Gold » de Neil Young et « É a verdade » de Rilès



Des variantes du 20h

Applaudir, cela a du sens, c'est fort, et chaque soir on se retrouve à nos fenêtres, les mêmes visages se sourient et envoient du bruit et des pensées aux visages que l'on ne connaît pas mais qui, eux, n'ont pas le temps d'applaudir dès que vient vingt heures.

Mais j'ai toujours été sentimentale, j'ai rêvé des flashmobs improvisés, des gens qui se mettent à chanter en coeur dans leur rame de métro, bref, des grands mouvements de joie et de solidarité inexpliqués, éphémères, exceptionnels. Or avant, cela était difficilement envisageable autre part que dans ma tête, parce que chacun.e était pris.e par son propre rythme, ses ennuis, ses pensées compliquées - personne ne jouait au même tempo.

Désormais - et c'est cela qui me fascine le plus - nous sommes tou.te.s, ou presque, astreint.e.s à vivre (presque) la même chose, à des rythmes semblables, dans des configurations proches. Et à vingt heures nous sommes tou.te.s à la maison ; à vingt heures nous avons réussi à faire en sorte que nous soyons tou.te.s à nos fenêtres.

alors je pense qu'on peut faire encore mieux. qu'on peut se rapprocher des scènes fantastiques des comédies musicales. certain.e.s y arrivent déjà, les vis-à-vis se fédèrent et, chaque soir, osent un peu plus de vie et de joie les un.e.s avec les autres. alors voilà quelques idées à lancer depuis votre fenêtre, à afficher en banderole sous votre balcon, à glisser dans les boîtes au lettres en allant faire les courses :

crier des slogans (confinement ne veut pas dire inertie - on peur toujours manifester !)

chanter la même chanson (en même temps, en canon, en langues différentes...)

jouer le même morceau

mettre en place un dress-code

danser fenêtres ouvertes, ensemble mais éloigné.e.s



Tu préfères…

Ne plus pouvoir manger de fromage ou ne plus pouvoir lire de livre ?



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