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Bulletin n°1 : fait vriller

  • Ella
  • 23 févr. 2020
  • 3 min de lecture

Le principe des bulletins, c'est, chaque dimanche en fin d'après-midi, de vous proposer quelques mots à penser, à découvrir, à oser, à apprécier, à oublier, à apprendre, pour la semaine à venir. Nous composons les bulletins au gré de nos envies, de nos émotions, de nos connaissances. Vous y trouverez de petites choses que nous souhaitons partager.

pour un dernier dimanche de février

une photo

pour un dernier dimanche de février

une citation

Susan Sontag, dans l’œuvre complète Sur la photographie qui rassemble les nombreux essais qu’elle a écrits sur la question, invite à penser notre rapport à la photo, et son rapport à nous, de diverses de manières extrêmement intéressantes. Ses constats sont parfois vertigineux. En voilà un, parmi tant d’autres, et je vous invite à lire ce livre.

« Les interventions de l’appareil photo modèlent jusqu’à notre façon même d’appréhender les situations. Leur omniprésence suggère avec force que le temps est fait d’événements intéressants, d’événements qui méritent d’être photographiés. (...) L’événement terminé, l’image demeurera, lui conférant une espèce d’immortalité (et d’importance) dont il n’aurait jamais joui autrement. »

un geste envers la Terre

le rouleau de Sopalin qui gouverne votre cuisine sera le dernier. Offrez-vous des serviettes individuelles, une couleur pour chacun.e d’entre vous, ou bien des ronds de serviettes pour aller avec, sur lesquels vous écrivez vos prénoms. Pour être lavé de la bière renversée du samedi soir, votre parquet a toujours préféré l’éponge. Après avoir fait la vaisselle, réconciliez-vous avec les torchons pas très jolis qui attendent sagement dans le placard.

un titre

I care a little less about everything now

quelque chose à laquelle j'ai pensé (en quittant Paris quelques jours)

augmenter la taxe carbone sur l’essence sans avoir développé au préalable des réseaux efficaces et durables de transports en commun dans les espaces éloignés des villes - cela relève de l’amateurisme. en zone rurale, à peu de choses près, les gens ont tous une voiture. s’ils n’en avaient pas, ils ne pourraient pas aller travailler, à l’hôpital, au supermarché. les ruraux sont donc équipé.e.s - et c’est comme ça, au fond, que l’on justifie l’absence d’investissements dans les transports en commun dès qu'on s'éloigne des grandes villes. pourtant si on faisait le pari d’investir quand même...

localement, le chômage diminuerait : il faudrait embaucher des chauffeur.e.s, faire plus de place au service public à plus petite échelle, on pourrait employer des jeunes pour enfin mettre à profit leurs connaissances informatiques au lieu de les mépriser, pour créer des sites internets performants ; il faudrait plus profondément former à l’ingénierie durable, aux soins, à l’éducation, pour en finir avec la centralisation de l’enseignement et du tertiaire et pour pouvoir développer partout des services qui participent de l’échange, de la rencontre, facilité.e.s par les réseaux de transports.

les gens auraient enfin à leur portée des moyens de se déplacer moins coûteux et plus écologiques que la voiture ; les jeunes n’auraient pas besoin d’être conduits par leurs parents pour aller chez des ami.e.s du village d’à coté, les femmes sans permis gagneraient en indépendance vis-à-vis de leur mari. la « campagne » deviendrait accessible aux touristes à la recherche de calme et de nature ; les régions rempliraient leurs caisses, non seulement grâce à l’argent généré par les trajets quotidiens mais aussi en vertu des bénéfices qu’engendrent la liberté de se déplacer, la rencontre de l’autre dans l’espace publique, l'autonomie, la découverte.

seulement alors (et après avoir, évidemment, instauré une taxe kérosène, une taxe carbone sur les entreprises, un certain nombre de malus pour les voitures en métropoles), augmenter le prix de l’essence sera justifiable. en attendant, cela est injuste.

 
 
 

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