Ils ne s'en rendent même plus compte
- Léo-Paul
- 25 juin 2017
- 2 min de lecture

Un Garde des Sceaux épinglé dans une affaire d'emplois fictifs : le syndrome d'un système banalisé.
Pas un mois ne passe sans que de nouvelles révélations jaillissent sur un responsable politique prit dans une affaire. Le gouvernement qui devait incarner l'exemplarité est épinglé de partout. Après l'affaire immobilière de Richard Ferrand qui quitte son ministère pour la présidence du groupe LREM à l'Assemblée Nationale, c'est le MoDem donc son président François Bayrou et ses autres membres du gouvernement qui sont épinglés dans une affaire d'emplois fictifs.
François Bayrou avait rejoint Emmanuel Macron en mars dernier, avec comme condition l'ajout d'une loi sur « la moralisation de la vie publique » au programme du candidat. En pleine affaire Fillon, la condition arrangeait complètement Macron qui s'est engagé à mettre la loi sur la table dès le début de son mandat. Effectivement, dès qu'il fut élu, le nouveau Président nomma François Bayrou Garde des Sceaux, avec comme priorité la mise en place de cette loi sensée rétablir la confiance entre le peuple et ses dirigeants politiques. Aujourd'hui, ce même Bayrou est soupçonné, à travers son parti, d'une grande opération d'emplois fictifs. Incroyable.
Mais comment avoir le culot, quand on est aussi pourri, de mettre sur la table la question de la moralisation ? Ça a quelques relents de Fillon ! Comment avoir le culot, quand on est aussi pourri, d'accepter le Ministère de la Justice ? La réponse est sans doute assez simple en fait : ils ne s'en rendent même plus compte. La corruption, les magouilles sont sans doute pour eux des « arrangements ». Business is business. Ça fait partie du boulot, tout le monde le fait... somme toute c'est normal. Le monde politique est tellement baigné dans la corruption que trouver UN responsable politique exemplaire serait mission impossible. Ironie du sort, ce sont ceux qui revendiquent le plus la probité qui se sont faits épingler ces derniers mois.
La loi sur la moralisation de la vie publique sera sans doute – espérons le – une avancée, mais comment reprendre la confiance en l'exécutif quand le porteur même de cette loi traîne des casseroles ? Une refonte totale de notre système politique s'impose, avec des mesures radicales telles que la diminution des salaires et indemnités de nos élus et l'abolition de leurs privilèges, la possibilité de révoquer en cours de mandat, car il faut qu'avec toutes les vieilles méthodes dégagent les vieux visages, les vieux pourris... Ne perpétuons pas plus la tradition de la corruption.
Quelle crédibilité ont des gens comme ça à stigmatiser la racaille des quartiers alors qu'ils sont les plus grands bandits de notre époque ?
Léo-Paul
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