La honte

Il continue... Il est mouillé jusqu'aux sourcils dans un nombre sans cesse croissant de sombres magouilles, il est très très très lourdement soupçonné d'enrichissement personnel, il sera très très probablement mis en examen dans quelques jours, il est lâché de toutes parts, n'est plus crédible une seconde, mais il revient sur sa parole et ses promesses -avant même l'élection, on ne nous l'avait encore jamais faite- et il continue: il est à l'heure où j'écris ces lignes toujours le candidat des Républicains -quel est le génie qui à trouvé le nom de ce parti?-, et il semble assez bien parti pour le rester... Elle est impliquée dans son gros lot d'affaires -ah, mais elle était pas censée être "anti-système"?-, sera peut-être elle aussi mise en examen, mais refuse de répondre à la police, dont elle est pourtant prompte à se dire la défenderesse. François Fillon et Marine Le Pen sont deux des trois favoris des sondages de l'élection présidentielle, l'un(e) des deux sera peut-être -par (très) grand malheur- notre prochain(e) président(e), et à 50 jours du premier tour, ils se croient au-dessus des lois, insultent les Français et humilient le pays. Pire, en se prétendant victimes d'un acharnement judiciaire et d'un complot politique -alors qu'ils sont les premiers à s'insurger contre le prétendu laxisme de la justice-, ils installent un climat poujadiste nauséabond. Voir le candidat de la droite républicaine faire manifester ses partisans zélés et aveugles contre le troisième pouvoir, c'est effarant, surréaliste, et particulièrement dangereux, à l'heure où le Front National est aux portes du pouvoir. Partout dans le monde, le "Pays des Droits de l'Homme" est moqué, raillé, dénoncé, ces jours-ci: en Allemagne, l'homme politique le plus populaire du pays a dû démissionné pour avoir triché sur sa thèse universitaire; en Suède, là numéro 2 du gouvernement avait subi le même sort pour avoir payé un malheureux Toblerone avec sa carte de fonction (si, si); ici, deux candidats qui recueillent selon les sondages environ 45% d'intentions de vote s'assoient ouvertement sur les lois. À 50 jours du grand-rendez vous national quinquennal, dans une campagne qui devrait être un grand moment de réflexion et une vraie respiration démocratique, voilà les Français privés de débats d'idées sur leur avenir, réduits à assister médusés à un incroyable et lamentable feuilleton télé. Quelle honte...

Jude

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