J'ai rencontré la démocratie

Dimanche dernier, à 17 ans - 18 le 21 avril, soit deux jours avant le premier tour des présidentielles-, j'ai voté pour la première fois, au premier tour de la primaire de gauche.

Longtemps que j'attendais ça...

J'arrive donc dimanche matin dans mon bureau de vote (ça fait bizarre de dire ça), fiévreux, muni de mon petit passeport.

Passée une petite frayeur - je n'avais pas le justificatif de mon inscription sur liste complémentaire et les bénévoles n'avaient pas l'air très au courant de cette procédure-, j'ai émargé, pris un à un les petits papiers, suis entré dans l'isoloir, glissé le papier dans l'enveloppe, vérifié 10 fois que j'avais mis le bon, refait la queue, re-émargé/signé la Charte, mis, enfin, mon bulletin dans l'urne -en m'y reprenant à trois fois, la main un peu tremblante...

Tous ces gestes peuvent sembler aussi basiques qu'acheter le pain pour le vieux briscard qui a fait toutes les élections de la Vème République ou presque, mais la première fois, c'est vachement impressionnant.

On oublie la beauté, le génie de la démocratie, la chance qu'elle est, on rouspète contre elle, on la trouve -à raison- imparfaite, incomplète, inégale, certains -de plus en plus nombreux- votent contre elle...

Alors oui, elle a ses défauts, ses maux, ses faiblesses, ses ratés, notre démocratie, mais moi qui l'ai rencontrée dimanche, nous derniers enfants du XXème siècle qui avons goûté ou goûterons très bientôt à ses joies, nous "Génération Y" devons rappeler à nos aînés et dire à nos cadets qu'en dépit de tout ça, c'est quand même unique, fantastique, magnifique ce régime politique où une voix vaut une voix, la mienne autant que celle du vieux briscard des Trente Glorieuses, celle des protagonistes de Merci Patron! autant que celle de Bernard Arnault.

Et en plus, il y a dans le débat démocratique malade l'émergence de (très) belles figures et idées, qui donnent pour pleins de raisons envie de (re)voter pour -et pas contre-, de choisir le meilleur -et pas le moins pire.

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