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Y a pas de mâle à être entre filles

  • Angèle
  • 8 mars 2016
  • 4 min de lecture

Mardi 8 Mars 2016, journée internationale des femmes.

Mais pourquoi ne leur accorder qu'un seul jour ? Sous-entendant que le reste de l'année est dédié aux hommes ? Pourquoi avoir besoin de différencier cette journée "spéciale" où, incroyable, pour une fois les femmes n'auraient pas à passer le balais et faire la vaisselle ? Pourquoi avoir encore une fois besoin de séparer les deux sexes plutôt que de mettre en place de réelles égalités et parités ?

Cette journée provient des luttes féministes européennes et américaines de 1900. Suite à une proposition de l’Allemande Clara Zetkin lors de la conférence internationale des femmes socialistes, le 19 mars 1911 aux Etats-Unis est célébrée la première Journée internationale des femmes. Le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations au travail sont alors revendiqués.

Dès lors, des rassemblements et manifestations ont lieu tous les ans. Ce n’est que bien plus tard, en 1977, que les Nations Unies proposent aux autres pays de fêter également cette journée et officialisent alors l’évènement.

Ainsi, cette journée est l’occasion de protester et d’exiger l’égalité en droits entre hommes et femmes et de faire le point sur la situation féminine dans le monde. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Pour une partie de la population, la journée de la femme est l’occasion de se faire choyer, offrir des cadeaux et sortir de l’ordinaire.

Mais c’est aussi une journée qui représente beaucoup plus, qui rappelle le rôle de la femme dans l’histoire. « Une journée internationale des droits de la femme est un message tout d'abord pour annoncer quelque chose d’important. C'est vrai, il y a bien des journées pour des armistices etc. alors pourquoi pas la femme ? Tout au long de l'histoire, elle a été rabaissée et non considérée comme égale à l'homme. Et pourquoi ? Il ne devrait pas y avoir de raison valable. Je pense que donner une journée représentant les femmes est un message, qu'elles méritent une estimation égale aux hommes dans notre société actuelle. C'est une sensibilisation pour moi. Mais personnellement je pense que ce n’est pas suffisant pour diffuser ce message, on devrait être sensibilisé tout au long de notre scolarité. " nous confit Aurélien, 19 ans, étudiant.

Pour Romain, étudiant de 18 ans," Cette journée est intéressante dans la mesure où elle peut permettre de rappeler que les femmes subissent toujours des discriminations notamment dans certaines régions du monde.Il y a de grands progrès qui ont été faits mais qui restent également à faire selon moi. Après il ne faut pas non plus tomber dans le féminisme radical et ne faire que protester mais plutôt réfléchir à comment nous pourrions améliorer la chose, et agir. »

Mais les avis sont très différents les uns des autres, et quand les hommes nous assurent que cette journée est essentielle, une jeune lycéenne de 16 ans, Donia, nous confie que selon elle, cette journée est dévalorisante pour les femmes : « Je trouve que cette journée en elle-même dévalorise la femme. Ça devrait être tous les jours la journée de la femme, comme tous les jours la journée de l'homme. La femme, dans la plupart des pays, n'a pas accès à l'école et à certains lieux parce qu’elle est ce qu’elle est, une simple femme, et je ne pense pas que la journée de la femme fasse bouger cette situation. »

Beaucoup, et surtout beaucoup de femmes, rejoignent cet avis. Mais malgré cela, personne ne souhaite sa suppression. La condition de la femme dans le monde est encore trop peu stable, et l’égalité est bien loin d’être acquise. Faut-il rappeler que dans certains pays, des enfants, des garçons de quelques années, ont plus de pouvoir que la femme qui les a mis au monde ? L’égalité, le respect ont besoin d’être prônés, expliqués et revendiqués. « La situation de la femme dans le monde est un peu différente partout. Il y a énormément de pays où les femmes ont encore moins de droits qu'en France, où elles n'ont toujours pas le droit d'avorter, où elles ne travaillent pas (ou pour une vraie misère) etc., et il faudrait ouvrir les yeux là-dessus, et même en France, et dans le monde occidental en général, tout n’est pas acquis ! Stéréotypes, misogynie, sont toujours la source d'inégalités et de discriminations, et les gens ne s'en rendent plus du tout compte. Il y a énormément de choses à faire encore pour les femmes et il faut continuer à lutter pour ! Il n'y a plus assez d'associations féministes très actives et les gens ne sont pas assez bien informés là dessus ! Ainsi, il y aurait une possible utilité de la journée de la femme, pour que les gens se préoccupent et se rendent compte de la situation actuelle. » selon Faustine, 17 ans, lycéenne.

La situation de la femme dans le monde est diverse, évolutive mais toujours honteusement minoritaire dans des secteurs en tous genres. Les pays où la femme a réellement la place qu'elle mérite, c’est-à-dire la même que l'homme en tous points, sont quasi inexistants. Et même si de nombreuses femmes se démarquent et agissent, il reste toujours un sentiment "masculinormé" de la réussite féminine. « Malgré tout elle s'en sort ». Malgré son sexe, elle a du pouvoir, de l’argent, un statut, « c’est parce qu’elle a couché »…

La journée de la femme est aussi la journée du machisme, bien qu’il n’ait pas besoin d’une journée puisque célébré chaque jour… « Ça me paraît surtout aberrant que dans notre société démocratique, évoluée et revendiquant l’égalité, on ait toujours ce débat et ces non-acquis. Et ce tabou autour du féminisme… Ce qui me dérange dans cette journée dédiée au repos et à la célébration du féminin c'est qu'elle sous entend une soumission archaïque qui nous accorderait en ce jour sacro saint un peu de temps libre... Et c'est aussi l'occasion de nombreuses blagues machistes en tout genre »nous accorde Louise, 16 ans, lycéenne.

Ainsi, la journée de la femme connaît divers avis mais tous souhaitent la garder et la célébrer afin qu’un jour, la situation féminine corresponde à celle de l’homme. Et ce jour là, on célèbrera à tout moment l’égalité.

Angèle

 
 
 

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