What a lucky man he was...

Une nouvelle voix s’est éteinte. Greg Lake, principalement connu comme bassiste, guitariste et chanteur du groupe de rock progressif Emerson Lake and Palmer, mais également membre fondateur du mythique King Crimson, est décédé jeudi 8 décembre, à 69 ans. Greg Lake a eu un apport considérable sur le monde de la musique de par son approche unique, mélange de talent technique et finesse artistique. Avant de former le trio Emerson Lake and Palmer avec lequel il rencontrera un fort succès commercial, et qui reste aujourd’hui une référence en terme de rock progressif, il participe, à la demande de son ami Robert Fripp aux deux premiers albums de la non moins culte formation King Crimson. Le premier album du groupe, « In the court of the crimson king », porté par la voix de Lake et le génie instrumental de Fripp ainsi que des autres membres du groupe connaîtra un grand succès, et devint l’un des albums de rock progressif les plus marquants. C’est l’album de King Crimson ayant connu le plus de succès, et lors de leurs concerts (King Crimson se produisait pas plus tard que les 3 et 4 décembre à la Salle Pleyel), les morceaux issus de cet album sont les plus acclamés. En 1970, Lake fonde le trio Emerson Lake and Palmer. Avec leur musique ambitieuse et leurs compositions plus ou moins complexes, les 3 musiciens proposent une approche «savante » de la musique. En effet leur style se définit par une alternance de passages lyriques avec la magnifique voix de Lake, et de longs moments instrumentaux, qui incorporent parfois des éléments classiques. En effet, en écoutant un album d’Emerson Lake and Palmer, on croirait parfois entendre du Bach ! Mais la durée parfois bien trop longue de leurs morceaux pour les standards radios (comme la chanson Tarkus d’une durée de 20 minutes) limite leur diffusion. Ainsi, si Emerson Lake and Palmer ne bénéficie plus d’un aussi grand succès populaire que d’autres groupes tels que Pink Floyd ou Genesis ou si leurs noms nous sont moins familiers que celui de Jimi Hendrix, cela n’enlève rien à leur talent, alors foncez les (re)découvrir ! En parlant de Jimi Hendrix, notons que ce dernier a failli intégrer le trio et que des sessions de jeu entre Hendrix, Emerson, Lake, et Palmer ont existé.

Ouvert à la découverte et grand amateur de musique, Greg Lake se lie d’amitié en 1974 avec les membres du groupe Premiata Forneria Marconi (ou PFM), un groupe majeur de la sphère progressive italienne. Jouissant déjà d’une solide notoriété en Italie mais désirant rencontrer un succès international, les membres de PMF suivent les conseils de Lake, qui leur suggère de tenter d’écrire en anglais, et leur propose les services du parolier Peter Sinfield, ami de Lake qui a notamment écrit pour King Crimson. Le monde est petit…

Bien que Lake n’ait pas joué à Woodstock, n’ait pas son étoile sur Walk of fame et qu’il soit souvent oublié dans les classements tels que ceux du magasine Rolling Stone (preuve de leur manque de fiabilité et d’intérêt), Greg Lake était une grande figure de la musique des années 1970 et son décès est une nouvelle preuve que, décidément, l’année 2016 (qui aura d’ailleurs vu disparaître également Keith Emerson, laissant Carl Palmer seul survivant du trio) aura constitué une hécatombe pour les artistes…

Nathan

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