"The Get Down", ou comment découvrir le hip-hop et New York
- Louise
- 25 nov. 2016
- 2 min de lecture

1977, été le plus chaud de New York, le quartier du Bronx connait la misère et les bandes de gosses au milieu des décharges.
Ezekiel, musicien et écrivain prodige de 17 ans, traîne au milieu des graffeurs, gangsters et autres petits voyous.
Il rencontre Shaolin Fantastic, un taggeur légendaire et apprenti DJ.
Ensemble, ils nous plongeront dans la naissance de la "contre-culture" new-yorkaise aux rythmes enragés.
The Get Down s'oriente surtout autour des débuts du hip-hop par le prisme des habitants du Bronx, qui n'est qu'une petite île crasseuse au milieu d'une "Big Apple" florissante.
Réalisé par Baz Luhrmann, ce petit bijou de cinéma mérite sa place auprès des plus grandes oeuvres tant par sa mise en scène impeccable que par la reconstruction d'un univers brutal et à bout de souffle.
Au fil de cette première (et pour l'instant unique) saison s'affrontent les intérêts politiques des candidats aux municipales, le besoin d'expression des jeunes graffeurs brimés par tous, la haine dévorante des communautés entre elles et les mots chargés d'Ezekiel.
Pour s'intéresser d'abord au visuel et à la cinématographie de la série, on verra qu'elle puise ses sources dans le cinéma américain des années 70/80, marqué par un renouveau dans la représentativité des communautés au cinéma.
Avec des chefs de file comme Spike Lee se développe alors un cinéma avant-gardiste américain en marge d'Hollywood, que l'on retrouve dans la réalisation de Luhrmann. En effet, le réalisateur met l'accent sur les décors et cherche à rendre un portrait des plus fidèles de ce quartier hétéroclite. Voix rocailleuses, riffs lourds et montage brut dynamisent les épisodes et témoignent de la fougue qui anime les habitants.
Appuyée par un casting glorieux, la série rivalise de prouesses, entre la performance de Jaden Smith interprétant un graffeur rêveur et déchirant, les voix incroyables de Justice Smith et Herizen Guardiola (le couple d'acteurs principaux) interprétant respectivement Ezekiel et Mylene, la colère de Shameik Moore (Shaolin Fantastic) et des secondes rôles bluffants.
Dirigés d'une main de maître, les acteurs portent le récit et se font la voix des opprimés.
J'ai découvert cette série par hasard et ai été conquise immédiatement: cette période trop peu connue du grand publique est ici incroyablement retranscrite dans des épisodes à la dimension de films individuels.
En effet, chacun est estimé à 7,5 millions de dollars, ce qui en fait une des séries les plus chères produites par Netflix; toutefois, la qualité est largement au rendez-vous: c'est bluffant de vérité.
Louise
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