Heureux de les revoir

On les avait quitte en larmes, abattus, tombés de haut, après la finale de leur Euro, perdue contre le Portugal comme dans cauchemar inattendu, fin trop cruelle d'un mois d'été magnifique.

On a retrouvés les Bleus un peu embourgeoisés, pépères, un poil rajeunis, ces derniers jours.

Paul "le Poulpe" Pogba, meilleur dab-man du monde.

À Bari, en Italie, d'abord, jeudi dernier, où, assez impressionnants de maîtrise et d'efficacité, ils ont tranquillement battus une faible "Squadra Azzurra" en match amical (3-1).

Rien d'incroyable, mais beaucoup de choses rassurantes voire emballantes pour une rentrée, avec la confirmation grisante que cette équipe peut devenir un rouleau compresseur.

À Borisov, en Biélorussie, ensuite, hier soir, où ils ont concédé un match nul assez ennuyeux, pour leur premier match dans leur groupe de qualifications pour la Coupe du Monde 2018, qui aura lieu en Russie.

Il n'y a pas le feu à la maison, très loin de là, mais dans cette poule relevée (la Suède et surtout les Pays-Bas y figurent, en compagnie de la Bulgarie et du Luxembourg, petit poucet) dont seul le premier ira directement au Mondial (les 8 meilleurs deuxièmes des 9 groupes de qualification s'affronteront ensuite en barrages pour obtenir les 4 tickets européens restants), l'Équipe de France aurait été bien inspirée de ne pas déjà perdre des points en route, d'autant qu'elle était prévenue de l'aspect plus que pénible de ce déplacement en Biélorussie, qui est décidément une drôle de bête noire de la France ces dernières années (après une humiliante défaite en 2010 et un nul en 2011).

Mais enfin, même si on s'est ennuyé comme pas depuis longtemps devant un match de l'Équipe de France (on était soudainement revenu au temps des mandats Domenech et Blanc), on a toujours un grand plaisir à voir et revoir cette équipe, et elle a fait renaître en nous une passion entamée, donc on lui pardonne tout, ou presque.

Même quand l'Équipe de France est brouillonne est ennuyeuse comme hier, on ne peut pas lui en vouloir, tant elle nous a fait vibrer depuis 4 ans de Deschamps, et tant elle nous fera encore vibrer, on le sait.

Car ce groupe est si bien construit et pensé par "DD", qui en a subtilement enlevé l'une après l'autre toutes les individualités encombrantes et lui a donné son irrésistible envie de jouer collectif, en équipe, et de vaincre, avec cette grosse dose de chance divine qui le suit partout, que même dans ce groupe compliqué, même un peu ralentie, on voit mal comment elle ne serait pas au Mondial, dont elle sera a priori l'un des favoris légitimes.

Comme le disait Lilian Thuram après l'immense demie-finale contre l'Allemagne, "La Dèche" a redonné aux Français à qui ça ne peut pas faire de mal l'amour de leur équipe. Comme "Tutu", on l'en remercie. Beaucoup.

Et c'est toujours un plaisir de les revoir.

Jude

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