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  • Louise

J'ai testé pour vous : être bénévole en festival


Cet été j'ai fait l'expérience de ma première semaine de bénévolatau festival de cinéma de Douarnenez (Bretagne) sur les minorités.

Et autant vous dire tout de suite que j'ai plutôt pas mal adoré !

Le festival s'articule donc autour des minorités qu'elles soient ethniques, sexuelles, ou religieuses en laissant notamment une large place aux sourds, aux LGBTQI et aux bretons. Chaque année la programmation principale se trouve à l'international avec par exemple les peuples de Turquie cette fois-ci (ou les Turquies pour les intimes). Vous les sentez les prémices du festival de folie ?

Parmi toutes ces joyeuseries, Douarnenez revendique un engagement politique très fort avec de nombreux débats ou palabres (accompagnés de petits déjeuners ou goûters, le rêve non?) comme cette année où on a eu le droit à de longs échanges sur la condition des femmes ou des transsexuel(le)s en Turquie, sur la difficulté de revendiquer une identité kurde (ou minoritaire) en Turquie aujourd'hui ou bien le manque de libertés dans ces zones géographiques. C'est un engagement politique qui se manifeste aussi par la mise en place de différents partenariats avec les écoles, la région, le centre de réfugiés du village d'à côté ou encore à l'international.

De plus j'ai rarement vu un festival aussi tolérant et accueillant pour les festivaliers comme les bénévoles. Ici se côtoient réfugiés afghans en train de danser au festnoz (danse traditionnelle bretonne), femmes transsexuelles kurdes, étrangers du monde entier, militant(e)s, bretonnants et autres festivaliers émerveillés. La communauté sourde est aussi très présente car tous les débats/événements/films sont traduits en Langue des Signes Française ou sous-titrés ce qui attire nombres de ses représentants ! Très vite mal-entendants et entendants se rapprochent ce qui donnent lieu à des échanges laborieux mais mémorables, je sais d'ailleurs maintenant tenir une conversation rudimentaire en LSF !

Toutefois je ne peux pas vous donner envie de rejoindre ce beau petit monde sans vous parler de cinéma, parce que c'était tout de même ma motivation première pour m'inscrire en tant que bénévole et j'ai été comblée puisqu'il y en a pour tous les goûts en passant par des cinéastes bretons, turcs, kurdes (cette année notamment) ou encore français et étrangers. La programmation est variée et équilibrée avec de nombreuses avant-premières, rediffusions de chefs-d’œuvre ou visionnage d'autres petites merveilles encore inconnues. Ainsi j'ai pu découvrir les avant-premières de Divines et Swagger que je vous recommande chaudement (sorties début septembre et courant octobre) mais aussi De l'autre côté de Fatih Akin et énormément d'autres documentaires et fictions tous plus incroyables les uns que les autres. En totalité je pense avoir réussi à visionner une dizaine (peut-être une quinzaine) de films pendant mes heures de repos... Oui parce que malgré tout il reste la question du bénévolat!! J'ai travaillé à une fréquence de 5/6h par jour avec quelques petits avantages sympas (comme des tickets boissons, repas et toutes les séances gratuites), j'ai donc pu œuvré en coulisses tout en rencontrant des gens incroyables, impliqués et aussi fatigués que moi tout en profitant d'une ambiance presque familiale et extrêmement ouverte. Bien sûr on est toujours en première ligne quand il s'agit de recevoir les festivaliers mécontents (oui oui ça arrive les grognons) ou d’exécuter les tâches ingrates (je garde un souvenir ému de 3h de dame-pipi aux toilettes sèches), mais il y a une certaine fierté à donner de sa personne et de son temps pour que ce petit monde tourne ! J'en garde des souvenirs magnifiques...

Je ne saurais comment vous donner plus envie de rejoindre l'aventure ou de vous intéresser à toutes les initiatives que le festival met en place tout au long de l'année, ces gens sont investis et se battent pour un futur plus engageant, pour eux comme pour moi cela passe aussi par l'art et le cinéma. Cette expérience fut inoubliable bien que j'en ressorte lessivé et fourbue, mais avec la tête pleine de joie et d'un regain assez incroyable de foi en l'humanité et en des jours meilleurs.

Louise

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