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Avec des "si"...

  • Jude
  • 22 juin 2016
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 juil. 2023


L'Équipe de France a assuré dimanche soir la première place du groupe A, au terme d'un match nul, comme son nom l'indique. Un match sans but et sans passion, exception faite des vingt premières minutes plutôt réjouissantes et marquées par les deux très belles frappes sur la barre de Paul Pogba, puis de celle de Dimitri Payet, toujours sur cette maudite barre transversale, comme un électrochoc violent mais bien esseulé au cœur d'une seconde période si triste et morne...

On a vu ce qu'était un match de la France sans le fameux "French Time" qu'elle s'était créé dans de nombreux matchs amicaux et surtout dans ses deux premiers matchs dans cet Euro, où elle avait inscrit un puis deux buts à partir de la 89ème minute, et c'est pas joli joli. Les (très beaux) buts victorieux des dernières minutes contre la Roumanie et l'Albanie avaient agi en trompe l'œil et enveloppé d'une douce et excitante saveur ces matchs par ailleurs au moins aussi tristounets que celui de dimanche: on avait l'impression grisante qu'à défaut de maîtriser le jeu et le match, cette équipe pouvait marquer n'importe quand (surtout à la fin), par n'importe qui (surtout Payet). Cette impression ne s'est pas dissipée après ce match puisque les trois barres qui ne reflètent absolument pas la face du match ont prouvé que cette équipe avait en effet comme principaux atouts (en en attendant d'autres) de pouvoir marquer à tout moment et de compter dans ses rangs l'ex-Marseillais, encore très dangereux et incisif à son entrée en jeu. Mais l'absence de buts a fait sauter aux yeux le reste, qui n'est pas glorieux: jusqu'ici, on constatait évidemment les difficultés de cette équipe mais on analysait aussi beaucoup son incroyable réussite et sa grande force de caractère.

Cette réécriture de Match Point qui a vu le ballon échouer trois fois à quelques ridicules centimètres du fond des filets a le (grand) mérite de faire réaliser aux supporters et surtout aux joueurs et à Deschamps qu'il en faudra plus, beaucoup plus, car si la réussite et les décisions arbitrales favorables (il y en a eu une nouvelle dimanche puisque l'homme en noir aurait clairement du siffler pénalty pour les Suisses à la dernière minute sur un tirage de maillot de Bacary Sagna très symptomatique des -grandes- difficultés du joueur et de la défense français en général) sont importantes voire nécessaires à un moment où un autre pour gagner un tournoi, elles ne suffisent évidemment pas.

Il faudra plus de tout à partir de dimanche à cette équipe qui s'avance sans garanties mais manifestement en relative confiance, comme si elle cachait son véritable visage ou qu'elle se savait capable de s'élever à la hauteur des matchs ultra-étouffants qui s'annoncent (on veut y croire, on y croit!) dans la deuxième compétition qui commence. Une compétition dont elle est moins favorite qu'il y a quelques jours mais dans laquelle elle peut aller loin, très loin; à condition de réaliser enfin la montée en puissance qu'on attend depuis le début de l'Euro -ce que devrait permettre un tableau a priori en pente douce- et d'élever sensiblement le niveau quand il le faudra; à condition que ses joueurs de grande classe (Pogba, Griezmann, Payet) montrent qu'on peut gagner une grande compétition sans un Zidane ou un Platini; à condition de jouer plus en équipe, notamment lorsque la défense fera face à de -nettement- plus redoutables attaques que celles rencontrées jusqu'ici (et ça arrivera fatalement, si les Bleus vont loin); à condition que Pogba et Matuidi se hissent au niveau de Kanté, au niveau qui devrait être le leur, pour former un milieu fantastique; à condition de conserver le facteur "Deschamps" qui fait souvent, dimanche est un rare contre-exemple, tomber la balle du bon côté.

Ça fait beaucoup de "si", et le proverbe dit qu'avec des "si" on refait la face du monde. Refaisons la face de l'Euro, pour commencer, ce serait déjà magique.

Jude

 
 
 

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