Tremblement de terre !

"Quand retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle: Nadal blessé, Nadal s'en va!"

Même Bossuet aurait été choqué de l'annonce qui a marqué l'après-midi sportive et a d'ores et déjà d'immenses répercussions sur cette édition 2016 des Internationaux de France, dont le piment est décidément moins sur les courts qu'en dehors: Rafael Nadal abandonne, jette l'éponge, la faute à un poignet gauche (sachant que "Rafa" est gaucher) douloureux depuis plusieurs semaines et qui selon les dires de l'intéressé "aurait été cassé à 100%" s'il avait continué l'aventure parisienne, d'après les avis des médecins qu'il a apparemment consultés.

Au-delà de l'énorme surprise que constitue cette nouvelle et de son caractère pour le moins curieux, on peut désormais s'interroger sur les conséquences qu'auront le forfait du nonuple vainqueur de RG.

Il y en a une, immédiate: son adversaire du troisième tour, son compatriote Marcel Granollers, passe du statut de "déjà promis à la moulinette nadalesque" à celui de "coucou je suis déjà en huitièmes de finale et j'aurai eu quatre jours de repos".

Il y en a d'autres, à moyen terme: le tableau du numéro 1 mondial, Novak Djokovic prend un courant d'air avec le jet d'éponge de son adversaire théorique en demies, sur une pente largement ascendante depuis le printemps et à la forme éblouissante lors de ses deux premiers matchs, au cours desquels il n'avait perdu que neuf pauvres jeux (d'où l'interrogation quant à sa blessure, mais on ne dira rien car: 1. on ne sait rien 2. Nadal est probablement effectivement blessé et on a donc du respect et de la compassion 3. on a que moyennement envie de partager avec Roselyne Bachelot un banc des accusés) et Jo-Wilfried Tsonga pourrait en profiter, lui qui aurait pu jouer Nadal en quarts, si toutefois "Jo" élève son niveau de jeu.

Il y en a enfin une, plus globale et ennuyeuse: ce tournoi perd peu à peu toute saveur, et on prie maintenant pour que Djokovic et les quelques joueurs funky (Gulbis, Thiem, et...pas grand monde) ne nous quittent pas à leur tour.

Même si on est pas à L'Enfance Lue les plus grands fans du Majorquin (loiiin de là) on ne peut lui retirer des qualités indéniables, comme l'est sa capacité à créer des matchs de folie, et dans une année bien peu excitante on salivait déjà de l'immense choc qui devait l'opposer à Djoko en demies pour le nouvel épisode de ce qui est peut-être le plus bel affrontement de l'histoire du tennis.

Ce sera pour l'année prochaine, au mieux.

Au bout d'un Roland avec Monfils et Federer, s'iou plaît.

Au bout d'un Roland nettement plus passionnant, s'iou plaît.

Jude

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