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4 questions sur Roland (2/2)

  • Jude, Elie
  • 25 mai 2016
  • 4 min de lecture

Serena, égale de Graf?

Ces derniers mois, elle s'est crispée. Sous les feux de la rampe comme jamais peut-être au cours de sa pourtant longue et incroyablement riche carrière chez elle à l'US Open, elle avait craqué et échoué à accomplir l'historique Grand Chelem (remporter les 4 tournois du Grand Chelem -Open d'Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open- en une année civile) qui lui tendait les bras, après de longs mois de domination absolue sur le circuit. Quelques mois plus tard, rebelote à l'Open d'Australie, où elle pouvait égaler l'Allemande Steffi Graf au nombre -22- de tournois du Grand Chelem remportés depuis le début de l'ère Open (1968), et amorcer une nouvelle année de règne sans partage. Puis elle avait enchaîné les défaites inhabituelles dans de petits tournois face à des adversaires inférieures, et la fébrilité avait semblé la gagner.

La "Reine", tendue à l'idée d'écrire toujours davantage l'histoire de son sport? Elle qui s'est relevé de tout -les blessures et surtout les drapés personnelles qui ont ensanglanté sa vie romanesque, dont la mort par balles perdues de sa soeur aînée, il y a plus d'une décennie-, craquer alors que la légende lui tend toujours plus les mains? C'est soudainement devenu plausible. Mais "Queen Serena" est revenue juste au bon moment, juste avant un tournoi de Roland-Garros qui n'est pas sa plus grande histoire d'amour mais qu'elle a appris, comme à peu près tous les tournois qui comptent, à conquérir, trois fois, et dont elle est la tenante du titre. Elle a gagné Madrid, il y a une dizaine de jours, et soudainement les souris qui dansaient en son absence se sont fait muettes.

La lionne est de retour, et elle est affamée. De plus, les premiers jours de compétition lui ont largement souri, au point presque de fausser la question: la "Reine" n'a laissé que deux ridicules jeux en route lors de son premier match, et surtout la Biélorusse Victoria Azarenka (n°5) face à qui on lui prédisait un quart acharné, et l'Allemande Angélique Kerber (n°5), qui l'avait battue en finale à Melbourne, ont toutes deux déjà quittées l'aventure, tandis que d'autres outsiders tombaient aussi ou vacillaient sérieusement (voir le compte-rendu du premier tour, paru hier).

La voie est donc libre, royale. Mais le plus grand adversaire de Serena reste elle-même, son mental parfois défectueux, ses rares mais existantes périodes de creux (fût-ce le temps d'un match) qui la plombent parfois et font la fragilité donc la beauté de cette légende vivante, qu'on espère quand même -non, non, on ne s'en lasse pas- voir soulever la coupe pour la quatrième fois Porte d'Auteuil, dans deux semaines, et rejoindre Graf tout en haut, avant peut-être d'aller chercher l'Australienne Margaret Court et ses 24 Grands Chelem -dont la majeure partie a été remportée avant l'avènement de l'ère Open et dont la "légitimité" est à ce titre mise en "doute"-. Mais ça, c'est une autre histoire.

Jude

Qui pour arrêter le monstre Djokovic ?

Inarrêtable. En effet le serbe Novak Djokovic culmine pour la 200ème semaine d'affilée au sommet du classement ATP, à plus de 16000 points, quasiment le double du numéro 2 Andy Murray. Sa saison 2016 elle aussi est à la hauteur du joueur : 38 victoires pour 3 défaites, un Grand Chelem : l'Open d'Australie, trois titres en master 1000 à Indian Wells, Miami et Madrid et une victoire à l'ATP250 de Doha. Ainsi, "Nole" est en toute logique le favori pour cette édition de Roland Garros.

La réalité sur les courts n'est pas si simple, surtout lorsqu'on considère la "malédiction" de Djokovic à Roland : jamais le serbe n'a réussi à s'imposer malgré trois finales jouées, 2 fois contre Nadal et une autre fois contre Wawrinka. On se souviendra de la défaite du Djoker l'année dernière, le laissant en larmes pendant une standing ovation après un match où il s'était incliné en quatre sets contre un Stanislas Wawrinka injouable car au top de sa forme.

Peut-être le numéro 1 avait-il craqué du fait de ses nerfs (il avait laissé échapper à de nombreuses reprises sa frustration) ? Peut-être sa demi-finale en 5 cinq sets étendus sur deux jours contre Andy Murray l'avait-elle épuisé ? Peut-être les conseils de son coach Boris Becker, qui n'a jamais dépassé les demis à roland, n'avaient pas suffis ? En tout cas le palmarès de 11 victoires en Grand Chelem de Djokovic reste encore bien vide sans une victoire à Roland Garros, et le joueur souhaite cette année prendre sa revanche sur le tournoi.

Mais Djokovic est moins serein que l'année dernière, son style de jeu est plus hésitant, il rentre moins dans le court, fait plus de fautes directes, laisse quelques ouvertures et a surtout du mal à rentrer dans le match, notamment lors de son affrontement à Rome face à Belucci, où le serbe avait concédé le premier set 6-0... Ces quelques défauts laissent le champion vulnérable face à des joueurs comme Andy Murray, Rafael Nadal, Stan Wawrinka ou encore Kei Nishikori, contre lequel le serbe a failli craquer à deux reprises en demi-finale de tournoi dernièrement.

En effet Andy Murray a battu Djokovic récemment en finale au Master 1000 de Rome et bien qu'accumulant en ce début de tournoi les matchs en 5 sets et venant de mettre fin à sa collaboration avec Mauresmo, l'écossais reste un adversaire extrêmement dangereux capable de jouer défensif dans les premiers sets d'un long match pour ensuite contre-attaquer au pire moment.

Rafael Nadal lui, semble être revenu au top de sa forme, après deux années à bas niveau, et est cette année combattif comme jamais, galvanisé par un début de tournoi parfait et une victoire à Monte Carlo face à Gaël Monfils, qui lui rappellent ses plus belles années, où il dominait le tennis mondial.

Quant à Stan Wawrinka, bien que lui aussi moins constant que l'année dernière, il reste un excellent joueur, gros frappeur au revers lifté à une main très puissant ; Djokovic peut espérer le battre en jouant avec sa concentration et en le contraignant à un rythme de jeu élevé, mais le suisse reste tout de même l'ancien vainqueur de Roland Garros et garde l'avantage psychologique. Cette année Novak Djokovic devra donc redoubler d'efforts et de concentration pour échapper aux autres prétendants au titre, et ainsi ajouter à son palmarès une victoire à Roland Garros, afin de convoiter le record de 17 titres en Grand Chelem de Roger Federer.


 
 
 

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