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Un jour sans fin

  • Jude
  • 30 avr. 2016
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 juil. 2023


Chaque année, mi-mars, c'est la même rengaine: le PSG arrive lancé en quarts de finale de la Ligue des Champions, fort de performances convaincantes en poule et en huitièmes de finale de la plus prestigieuse des compétitions de clubs et d'une maîtrise assez implacable de son sujet en Hexagone (exception faite de l'an passé où le club parisien a sérieusement été balloté par Marseille, Monaco et surtout Lyon dans la défense de son titre de champion de France).

Les médias s'enflamment, les joueurs lâchent quelques déclarations ambitieuses et les supporters parisiens voient déjà leur club au sommet de l'Europe.

Et puis chaque année, mi-avril, c'est le même constat: le PSG est éliminé de la Champions League, la porte des demi-finales se claque sèchement sur les doigts de la sphère parisienne, du de l'actionnaire qatari au fan depuis 2011.

On rembobine.

En 2013, pour sa première année dans l'élite continentale depuis belle lurette, les Parisiens échouent d'un cheveu à sortir le grand Barça. Après avoir arraché le nul 2-2 dans les derniers instants du spectaculaire match aller au Parc, les joueurs de "Carletto" Ancelotti se présentent dans l'antre du Camp Nou en y croyant mais sans le dire face à un Barça évidemment favori dans son jardin mais amputé au coup d'envoi de son génie absolu Lionel Messi.

Il suffit d'un Paris bien organisé, appliqué et culotté et d'un but de l'imprévisible argentin Javier Pastore pour faire sérieusement douter Barcelone, qui est il faut le dire un grand malade en cette année 2013, qualifié de justesse face au Milan au tour précédent et humilié quelques semaines après par le Bayern. Il n'empêche, une qualif au Camp Nou serait un exploit assez retentissant.

C'est sans compter sur Messi. La "Puce" entre et les Parisiens semblent d'un coup minuscules face au "lutin" qui, sur une jambe, est décisif dans l'égalisation (par l'Espagnol Pedro) et donc la qualification des siens.

La déception est évidemment présente pour le PSG mais cette première campagne européenne laisse augurer de belles choses.

L'année suivante, ce n'est pas la même histoire: Paris n'est plus un bleu et a face à lui des Blues de Chelsea moins effrayants que ne l'étaient les Catalans.

Au terme d'une de ses plus grandes soirées de l'ère QSI (Qatar Sport Investments), le PSG remporte la première manche 3-1 et s'avance presque serein à Stamford Bridge.

Où il vivra ce qui est sans doute, a contrario, la pire soirée de son histoire récente (même si le retour contre City de cette année n'est pas mal non plus): les Parisiens déjouent totalement, laissent le ballon à Chelsea et se replient sur le but de Salvatore Sirigu, pour la plus grande joie des hommes du redoutable José Mourinho, qui après avoir marqué très tôt font le siège des cages adverses, dont les filets finissent par trembler au bout d'un match à sens unique, grâce à Demba Ba, symbole de toute la malice de Mourinho et de la leçon que vient de donner le "Number One" à son homologue Laurent Blanc.

Cette fois, la déception est très grande.

2015. Paris sort de sa plus belle émotion européenne, sa vengeance sur Chelsea en huitièmes à l'issue d'un match retour épique.

Paris retrouve le Barça, à qui il a tenu tête en poules (3-2 au Parc des Princes, 1-3 au Camp Nou).

Paris est sérieusement accroché en Championnat, dont il n'est même pas leader.

Paris perd ses cadres, un à un, et compte ses blessés quand les Catalans montent en puissance.

Paris ne fait absolument pas le poids, balayé, croqué en deux temps (3-1; 2-0) par une équipe qui joue un peu pareil (maîtrise du ballon et du match, danger permanent...) mais tellement mieux et entame un magnifique printemps, porté par ce qui est sans doute le plus beau trio offensif de l'histoire (Messi, Neymar, Suarez, la "MSN").

Paris n'a rien à dire et c'est sans doute son élimination la moins frustrante, d'autant qu'il a enfin accroché un grand d'Europe à son tableau de chasse.

Il n'empêche, le temps commence à devenir long.

2016 devait être l'année, 2016 allait être l'année. La barrière des quarts allait être franchie voire explosée.

Cette fois, aucun souci domestique. Mieux: le PSG est champion avant même de disputer les quarts.

De plus, il a une nouvelle fois sorti Chelsea en huitièmes, et même si le Chelsea 2015-2016 ne ressemble à rien, la marge (2-1; 2-1), même trompeuse, est encourageante.

Et surtout, l'adversaire n'est pas le Barça de Guardiola ni le Chelsea de Mourinho, encore moins le Barça aérien de la saison dernière mais Manchester City, vieux club anglais re-né de ses cendres grâce à l'argent émirati mais qui ne parvient pas à passer un vrai cap, surtout en Europe, est très irrégulier et affiche une fragilité défensive affolante. Too easy. Oh, il y avait peut-être encore un peu plus facile (Benfica, Wolfsburg) mais il y avait surtout beaucoup plus dur (Atletico Madrid, Real Madrid, Bayern Munich, Barcelone) et le PSG comme l'ensemble du pays voire du continent voit le PSG dans un carré d'as européen, probablement avec les trois derniers cités. Certains prédisent même une boucherie.

Que nenni. Tenu en échec (2-2) dans un match aller presque drôle de nullité technique (au moins deux buts ont leur place dans le bêtisier de l'année, pas cinq passes d'affilée, des erreurs à la pelle...), Paris est piteusement éliminé au retour (1-0), méconnaissable et apathique dans un système tactique pour le moins surprenant (3-5-2, un système jamais testé encore et donc expérimenté dans un soir si crucial par un Laurent Blanc qui semble complètement perdu et va jusqu'à aligner deux fois en une semaine Serge Aurier, qui sort d'un mois sans compétition pour avoir... insulté Blanc et plusieurs de ses coéquipiers, manifestement dans un état second, dans une vidéo postée sur le réseau social Périscope).

Les Citizens sont moins forts intrinsèquement, leur défense est en effet plus que laborieuse et ils ne peuvent pas compter sur leur capitaine Vincent Kompany mais ils se montrent, et de loin, plus appliqués, sérieux, déterminés, engagés, mieux organisés par leur vieux roublard de coach Manuel Pellegrini, qui donne lui aussi une leçon à Blanc.

Immense est la désillusion, nombreuses sont les questions.

Si depuis Paris a fait bonne figure en Ligue 1, s'est qualifié en finale de la Coupe de France, qu'il remportera probablement fin mai face à un bien triste Olympique de Marseille et a surtout gagné la Coupe de la Ligue face à Lille, dans la douleur, samedi dernier, le goût amer risque de rester longtemps, très longtemps.

Dans les prochaines semaines et les prochains mois, le PSG va se questionner sur ces échecs répétés, et va vraisemblablement muter en profondeur. Les défenseurs latéraux Van Der Wiel et Maxwell vont sans doute plier bagage et le gardien Sirigu, certainement imités par le milieu Thiago Motta. Paris dira sans doute aussi au revoir à sa superstar Zlatan Ibrahimovic et d'autres départs majeurs (Edinson Cavani, Javier Pastore, Marquinhos voire Laurent Blanc) ne sont pas à exclure. Des recrues vont arriver, évidemment, et l'été sera chaud au Camp des Loges.

À moins que les séquelles ne soient encore plus violentes que prévu, le club devrait arriver au printemps prochain dans des conditions similaires à celle de cette année ou du moins à celles des années passées.

Pour une nouvelle journée de la marmotte?

Jude

 
 
 

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