Bruxelles
- Ella
- 27 mars 2016
- 2 min de lecture

Et encore. Encore. On en a fini quand ? Jamais ?
Pourquoi on leur a pas appris, qu'on n'a pas le droit de tuer ? Où étaient tous ceux qui auraient dû les éduquer ? Pourquoi à moi, on a enseigné tous ces trucs fondamentaux pour apprendre à vivre ensemble, et eux, on les a laissés quitter l'école à 16 ans sans prendre la peine de leur inculquer toutes ces valeurs, sous prétexte qu'ils étaient nuls en maths ou qu'ils n'écoutaient pas, qu'ils étaient issus de quartiers populaires, sous prétexte que leurs parents ne parlaient pas français ? Pourquoi on a laissé tous ces jeunes prendre pour modèle des délinquants qui ont suivi le même parcours qu'eux au même âge ou plus jeunes ? Pourquoi leur destin est-il si évidemment différent du mien sous prétexte que, peut-être, leurs parents ont immigré, ou que, par exemple, ils vivent dans une cité ?
Les gens issus de milieux aisés qui partent à Daesh, on ne peut rien faire pour eux. Mais tous les autres ? C'est une question à se poser. Une question qu'aucun politique ne soulève. D'ailleurs, que quelqu'un se manifeste s'il connaît un ministre susceptible de savoir vraiment ce qu'il se passe dans la plupart des collèges, des rues, des cités du 20ème arrondissement de Paris ou des quartiers malfamés de Marseille.
Moi, je ne vois pas.
Le 13 novembre, c'était à la fois loin et tout proche : le choc était dur et froid, et le temps qui nous a fallu pour se réapproprier Paris et notre mode de vie m'a semblé long. J'en étais à peine sortie, et je ne pense pas être la seule. Cela fait maintenant plus de quatre mois et ça allait tout juste mieux, c'était tout frais, tout neuf, le retour de cette façon de vivre exactement comme avant. Et puis ça recommence. Fallait s'y attendre, mais avouez que vous ne vous y attendiez pas. On peut pas prédire l'avenir, on ne peut pas savoir quand ils vont agir, parce que le malheur c'est qu'ils ont tout leur
temps. Toutes ces heures, ces années, tous ces jours, ces mois, qui composent notre avenir, qui font comme une route dont on ne voit pas le bout, tout ce temps si précieux, rien qu'à nous, ils l'ont aussi. Et ils se l'approprient, ils s'infiltrent dans nos vies et déposent leurs bombes puis se tirent, et nous on doit faire face.
Alors on fait face, parce que nous on est fort. Je dis peut-être ça pour me rassurer, surement un peu. Mais aussi parce que j'y crois.
Belgique, France, Turquie, Côte d'Ivoire, Burkina Faso, Syrie, mais aussi tous les autres, tous, parce qu'aucun pays n'est encore bouffé, monopolisé, accaparé, par les extrémistes, parce qu'aucun pays ne le sera jamais, parce que partout il y a des gens intelligents, des gens qui comprennent, et parce qu'on est tous bien plus fort que ces tarés, on vaincra, par la solidarité, la liberté, la résistance, la fraternité, l'égalité.
On se soutient, on se comprend, on s'aide et on s'aime, on reste fidèle à ce qu'on est et on ne se laisse pas terrifier, et ça devrait aller.
La vie est belle, les amis, et on ne laissera personne le démentir.
La vie est Belge.
Ella

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