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11 janvier, 1 an

  • Louise
  • 11 janv. 2016
  • 2 min de lecture

11 janvier, 1 an.

Je n’étais pas sûre d’avoir les mots pour m’exprimer sur cette douloureuse année 2015… Tout paraît si loin, et pourtant cela fait juste 1 an que la France s’est rassemblée ce dimanche de janvier autour de Charlie et de la liberté. Le 7 janvier j’avais 14 ans, je n’avais pas encore compris que la vie peut être vraiment moche, que la haine peut prendre le pas sur l’amour et que tuer pour nous empêcher de nous exprimer était encore une option. Pour beaucoup je n’étais et ne suis encore « qu’une enfant », pour beaucoup ma ville n’est plus sûre, pour beaucoup nous devons vivre dans la peur. Mais est-ce vraiment moi l’enfant? Je sais qu’aujourd’hui je refuse de vivre dans l’attente ou la terreur d’une prochaine attaque, peut-être est-ce de la naïveté mais il me semble qu’un peu de naïveté, d’optimisme, et de tolérance sont parmi les seuls remparts à la cruauté d’un monde qui s’entredéchire. Il y a deux mois presque jours pour jours Paris a à nouveau été le théâtre du terrorisme, ma chère ville a à nouveau été piétinée par la barbarie. Et moi, du haut de mes tout juste 16 ans, je me rend compte que rien n’est acquis, que tout est à défendre. On ne m’a pourtant pas expliqué pourquoi les Hommes n’arrivent pas à vivre ensemble, pourquoi tout le monde ne peut pas être libre et pourquoi la paix n’est pas maîtresse de nos actes. J’ai la chance d’avoir reçu une éducation fondée sur l’amour, le bonheur et le partage, mais comment fait-on quand on est tout seul face à la cruauté et à la terreur ? Bien sûr ce sont des questions très enfantines, mais je pense sincèrement qu’elles sont fondamentales.

Alors oui, ce 10 janvier entre 23h53 et 23h58 je me laisse aller à la haine, je laisse couler des larmes d’incompréhension, je me laisse tomber dans un raisonnement simple et à l’encontre de toutes mes valeurs, dans un cercle vicieux qui semble toujours amener plus de colère. Cette faiblesse ne durera que ces 5 petites minutes car enfin je peux lâcher prise et laisser libre cours à ma douleur, 5 minutes pour ma haine, 5 minutes pour la paix. Mais promis je ne prendrai que 5 minutes, je ne céderai pas à l’obscurantisme, je combattrai la montée des extrêmes en France, je défendrai la paix et la tolérance. Promis je serai humaine, je serai citoyenne, je serai défenseuse des valeurs fondatrices de mon pays, de ma Terre. Après avoir été témoin de la terreur, après avoir été témoin de cette unité… Comment pourrait-il en être autrement ?

Je vous souhaite une année 2016 toujours plus heureuse et guidée par l’art, parce que quoi de mieux pour résister ?

Louise


 
 
 

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