Le Penseur, suite et fin
- Ella
- 29 nov. 2015
- 3 min de lecture
Je devais poster cette deuxième partie du Penseur quelques jours après la première, mais récemment je n'avais pas vraiment la tête à ça... Vous pouvez trouver la première partie dans la rubrique "Créations" si vous ne vous en souvenez plus trop !

Cela faisait trois jours qu'Octave restait seul toute la journée à cause de sa fièvre. Il semblait se rétablir mais du côté psychologique, Ana se posait de plus en plus de questions. Il parlait beaucoup tout seul et gémissait dans son sommeil. Il s'était remis à dormir tout habillé, comme à son entrée en CP, ou pendant la maladie de son meilleur ami. C'était à cela que l'on comprenait qu'il n'allait pas bien. La maladie de son meilleur ami l'avait à jamais affaibli, fragilisé. - Qu'est-ce qui ne va pas, Octave ? avait un jour demandé sa mère après l'incident avec le Penseur. - Je suis possédé, avait répondu le petit. Ce soir là, sa mère lui avait donné un Lexomil pour qu'il s'endorme sans trop de difficultés. Lorsqu'elle lui avait proposé d'aller se coucher, il avait articulé d'une voix méconnaissable un «non» si terrifiant qu'il l'avait fait renoncer. - Ma chérie, certains de mes vêtements ont disparu, dont un ensemble que je mets au bureau. Tu ne les a pas lavés ou jetés, par erreur ? demanda soudain leur père en plein milieu du dîner, mettant fin aux pensées de sa fille. - Non, je ne crois pas... Les enfants, peut-être. Ana secoua la tête et se tourna vers son frère. Son teint pâle avait viré au rouge, et il baissa les yeux : - Non plus, dit-il. Mais le lendemain, Ana avait de nouveau croisé le Penseur, qui avait cédé ses vêtements crasseux contre une chemise élégante et des souliers en cuir. Elle s'était sentie folle en pensant les avoir déjà vu chez elle. *** Quelques semaines plus tard, Octave allait mieux, il était retourné à l'école. Le Penseur n'était plus présent dans les parages, ce qui avait mis un terme aux inquiétudes d'Ana : Octave avait juste eu une grippe, il n'avait fait que s'excuser auprès du vieil homme et celui-ci avait tout simplement acheté de nouveaux habits. Mais un jour qu' Octave, sa sœur et leur mère rentraient d'une sortie au cinéma, le Penseur apparut dans le rue sans qu'Ana ne l'ait vu arriver. Il s'approcha d'eux en souriant et Octave se mit à trembler de tout son être. Soudain il se rua sur l'homme et se mit à le frapper au ventre et au visage, le martelant de coups de poings sans s'arrêter. Il lui hurlait des paroles, certaines inintelligibles mais d'autres bien compréhensibles, injurieuses, des mots qu'il n'aurait jamais prononcés en temps normal. Sa mère mit quelques secondes à le dégager, tenta de l'arracher à sa folie, et partit d'un pas rapide en le portant sur son dos. Ana restait là, bouche bée, les yeux figés sur le Penseur qui, pris d'un fou rire terrifiant, manquait de s'étouffer. Au bout d'un certains temps, elle se rendit compte d'où elle était et s'enfuit en courant. Elle rentra chez elle en larmes et demanda à sa mère ce qu'avait Octave. - Oh, mon cœur, si je le savais ! Il a sans doute lu ou entendu trop d'histoires sur cet homme et sur les légendes auxquels il était associé, et il a perdu la tête. Je vais l'emmener à l'hôpital, il est tombé dans les pommes et ne semble pas être prêt de se réveiller. Ne t'en fais surtout pas, nous rentrerons vite. Mais Ana s'en fit quand même, et elle eut raison. Car le lendemain, on lui annonça qu'un infirmière était entrée dans la chambre de son frère suite à des cris et qu'elle l'avait vu lutter contre ses propres bras, qui avaient serré avec une force démesurée son petit cou jusqu'à la mort.
Ella

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