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En cette saison

  • Enora
  • 21 nov. 2015
  • 2 min de lecture

En cette saison où le froid nous prend pour mieux nous réchauffer contre nos proches, en cette saison où le ciel assombri laisse place aux merveilleuses lumières d’améthyste du soir et à celles aux couleurs de citrine et d'ambre du petit matin. Ces lumières qui vous remplissent les yeux d'espoirs et de lendemain plus faciles. En cette saison où les arbres, comme trop chauffés par le soleil d'été, laissent flotter leur châle de feuilles mortes pour nous dévoiler leur corps nus, chétifs mais qui semblent malgré cela si forts.

En ce 13 Novembre 2015, oui en cette magnifique saison, ce ne sont pas leurs feuilles que les arbres ont déposées sur le sol mouillé mais des âmes, les âmes de nos proches. Oui ces mêmes proches qui nous protégeaient du froid. Et ce froid qui est resté, et qui a glacé toute la France, n'a laissé dans nos yeux qu'un gris infini. Ce même froid transmis par d'autres yeux que les notre, des yeux qui ne voient pas pareil et qui ne comprennent pas, qui ne veulent même pas comprendre. Des yeux sans passions, sans douleur, des yeux calmes, transparents, qui ont laissé un pays tout entier dans un autre calme : celui du deuil.

Car nos hommes, nos femmes, nos enfants, nos parents, nos amis, nos voisins, nos professeurs, nos collègues... ont goûté à la chute lente et douloureuse de la mort. Douloureuse, du moins, pour ceux qui restent, qui survivent, qui pensent en silence à ces connaissances. Oui, de près ou de loin, nous sommes tous touchés, atterrés, bouleversés, révoltés par cette atteinte à notre pays, à l'humanité toute entière.

Et toujours ce terrible ''pourquoi ?'' dans nos esprits. C'est parce qu'ils sont jaloux, jaloux de ce titre d'Humain dont ils sont privés, qu'ils tentent de voler le nôtre. Tout comme cette liberté que nous prenons plaisir à cultiver, à protéger et à prôner haut et fort, dont ils sont interdits et qui les fait bouillir de jalousie et de rage.

Et face à ces événements revient aussi notre impuissance, lourde, pesante sur le moral comme un casque de plomb qui nous ronge. Mais la meilleure réponse se trouve dans la vie. Notre vie, bien plus dangereuse pour eux que notre mort, que notre silence et notre inaction, est la meilleure arme : elle est leur pire ennemi.

Alors continuons de vivre, d'être qui nous sommes, Français et Humains, et surtout d'être fiers de l'être, fiers de défendre nos valeurs. Pour qu'ainsi, en cette saison et en toutes les suivantes ce ne soient plus que la neige, le pollen, la pluie et les feuilles qui tomberont.

Enora

 
 
 

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