Paris, je t'aime
- Ella
- 15 nov. 2015
- 2 min de lecture
Vendredi 13 novembre, vendredi 13, le jour qui porte malheur.
Vendredi 13 novembre, la journée de la gentillesse.
Vendredi 13 novembre 2015, plus de 129 morts, de 150 blessés, plus de 4 attentats, la terreur semée de nouveau, éparpillée partout, partout dans Paris, partout.
A peine un an pour se remettre de cette peur qui nous a assaillis et rebelote, voilà.
Je n'irai plus aux concerts, je ne sortirai plus le soir, je n'irai plus dans les cafés de mon quartier après 20:00, je ne m’habillerai plus comme j’ai envie, avec des shorts ou des jupes, mais ça, dans mon quartier, ça fait longtemps que je ne le fais plus.

C'est ce qu'il veulent ? Parce que c'est ce que je me suis dit, quand j'ai vu ce carnage hier soir. C'est ce qu'instinctivement, j'ai pensé.
J'ai eu tort. C'est comme ça qu'ils la gagneront, la guerre, en nous faisant tellement peur qu'au bout d'un moment, nous ne serons plus capable d'aucune opposition. Pourtant tous, ensemble, on a largement la force de dire non. De s'unir et de se battre avec des mots, des dessins, quand nos adversaires n'ont pas trouvé d'autres moyens de s'exprimer que les armes.
On est plus fort.
On a tous peur, avouez, on a tous peur de sortir, on a peur de mourir, on a peur pour nos proches, ou peut-être aussi qu'on a peur de voir les choses en vrai, l'horreur véritable et pas filtrée à travers un écran. Et pourtant c'est notre vie qui continue sans nous, quand on refuse de la vivre par peur de la voir s'arrêter comme celles de tous ces gens, toutes les victimes de cette putain de violence gratuite.
On doit gagner sinon la Terre ne sera plus jamais un lieu de vie.
C'est nos vies, encore une fois, qu'on a entre les mains. Les vies de nos futur enfants, de notre famille, de nos frères, de nos proches.
Je vois des humains, mais pas d'humanité. Et le monde sans humanité, sans paix, sans amour, ce monde là n'existe pas encore et n'existera jamais si on s'y oppose.
Et moi, justement, je ne prie pas, parce que ma seule religion, c'est ma liberté, parce que je n'ai pas de dieux.
Voilà, je suis triste, je suis dévastée, je pense à tous ces gens morts pour assouvir la violence de ces fous qui essaient de nous soumettre à leur pouvoir effrayant.
Nous les vengerons. Et leurs enfants, et les nôtres, et les enfants de nos enfants, ne vivront jamais dans la peur qui tente de nous poignarder en ce moment.
Nous y arriverons. Comme a dit si justement Victor Hugo, dont les mots semblent avoir été prononcés aujourd'hui tant ils se prêtent à la situation, « Paris triomphera, mais à une condition : c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre. »
Paris, je t'aime. 💙
Ella
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