Black Mirror, ou comment plonger dans la dystopie technologique

Critique de notre société basée sur le rapport aux écrans ? Prévision futuriste et apocalyptique des relations sociales de demain ? Série beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît ? Black Mirror c’est tout ça mais pas seulement.

D’abord il y a ce titre évocateur d’une tendance à la surconsommation audiovisuelle, puis ce format : une histoire différente à chaque épisode… A chaque fois le suspense est haletant, le scénario original et les personnages profonds ; pourtant quand le générique de fin apparaît, on ressent un sentiment de malaise. Black Mirror n’est pas une série à regarder pour passer le temps ou pour se calmer après une longue journée stressante, elle s’inscrit plus dans les thrillers dérangeants qu’on préfèrerait oublier rapidement. Ainsi les questions qui habitent chaque épisode donnent matière à réfléchir sur son propre rapport aux écrans, sont-ils nécessaires ? Ont-ils transformé nos relations sociales? Régissent-ils la société? Dans quelle mesure changeront-ils nos futurs?

En effet dans la série les écrans sont à la fois les outils de la folie humaine, le reflet pervers des autorités politiques, et mettent en valeur une critique de notre surconsommation technologique qui n’est pas prête de s’arrêter. Aujourd’hui les smartphones, tablettes et autres gadgets sont à l’ordre du jour, comme le miroir de ma génération née avec un ordinateur entre les mains. Voilà en quoi le propos de Black Mirror est pertinent, il pose des enjeux sociaux quelque peu futuristes mais qui réussissent à perturber le spectateur. On pourrait malgré tout reprocher à la série sa mise en scène simpliste à l’image des blocks-busters qui peuplent nos écrans depuis quelques années, et sa réalisation assez caricaturale qui tend à noyer le spectateur sous un flot d’images et d’émotions… Pourtant l’histoire est haletante et les acteurs portent le scénario avec brio, juste pour rappeler que les sentiments sont humains. Enfin pour le moment.

(Black Mirror de Charlie Brooker, 2 saisons diffusées)

Louise

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